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12274 | 1,601 | On ne peut s'en tirer de meilleure grâce : mais il te faudroit d'autres auditeurs que des femmes. Je n'en veux point d'autres repartit Célémante . Tout iroit bien ajouta Agamée fi vous aviez ſatisfait au point de la queſtion . Vousnous avez fait voir avec le ſecours de vos petits corpspourquoi deux perſonnes s'aimentpour quoi ils ſont indifférens l’un pour l'autre pour quoi même ils fe haïſſent : mais vous ne nous avez point dit par quelle raiſon deux perſonnés qui s'aimentvivent enſemble & fe compor. tent comme s'ils fe haïſſoient. Qu'eſt -il befoin que je vous l'explique repartit Célémante. | -gZXAAAAcAAJ |
12275 | 1,602 | Quelques jour's s'écoulerent dans la bonne chere & dans les preparatifs des couches qu'on attendoit depuis neuf mois.La bonne mere voulut elle ineline preparer les petirs langes & les autres meubles de fon cher Enfant. Pendant ue fait que cét heureux iour s'auance »qque Gerard : Toute la bonne minequi peut mettre la Ducheſſe dans vne par faire confiance d'yne amitié ſans fain tiſe. Mais belas cæur humain que tu es perfide ! | H3sfUXpI9TEC |
12277 | 1,603 | Le Baron rioir toutes les fuis que Barrachin liſoit ; & celuycy s'en eſtant apperceu : Cette deviſe eſt -elle de vous ditilau Ba ron ; & peut-on en ſçavoir le miſte re ? Allons voir la Baronnerépondit Saſſenage& aprés je vous l’expli queray Ils continuerent de marcher & Rochechinard fit la viſite ,aſſez cour te pour donner le temps au Baron de ſatisfaire la curiofiré où la deviſe l'a voit mis . | p7A5AAAAcAAJ |
12296 | 1,604 | Il eſt vray que tous les Amis de Cyrus auoient vn ſoin extréme de les obſeruer ſoigneuſement : & plus vray encoreque Cyrus luy meſme auoit quel quesfois pitié de ce Prince qui auoit ſans doute d'excellentes qualitez. Carlors qu'il venoit à pen ferque le Roy d'Affirie auoit perdu vn grand Royaume & la premiere Ville du monde ; qu'il eſtoit contraint par la paſſion de ſeruir dans l'Ar mée de ſon Vainqueurde ſon Riual & de fon ennemy tout enſemble ; & qu'il eſtoit dans la cer titude d'eftre haï de Mandane ; il excuſoit vne par tie de ſes chagrins : remettant à ſe vanger de laylors qu'il le pourroit faire équitablement & auec honneur apres auoir deliuré cette Princeſſe. | Dv86AAAAcAAJ |
12312 | 1,605 | Quoi la raillerie en eft ! Ne vous impatientez donc pas dit le Mar quis : car il faut que je m'habille. Lorſqu'il fut vêtu il fortit par une porte de derriére & alla chez la > Comteffe lui conter cette hiſtoire. Le Chevalier cependant l'attendoit toûjours dans la ruë & voyant qu'il y avoit plus de deux heures qu'il y étoit il envoya ſçavoir s'il ne vou loit pas venir. | OB9aAAAAcAAJ |
12331 | 1,606 | Si les Conciles defendent avec tant de régueur aux Eccleſiaſtiques d'affifter à la Comedie & de prêter l'oreille aux fi & ions des Poëtespenſons-nous qu'ils trouvent bon qu'on liſe des Romans& qu'on les conpo ſe ? Le Concile de Laodicée >ſous le Pape LibereConc interdit toute ſorte de ſpectacles& de repreſen Lood . can.54 tations des Fables payennes aux Ecclefiaſtiques. Il eft cité par Grarien in ca. non oportet. Dift. Lc IV . | DAtBAAAAcAAJ |
12336 | 1,607 | Les deux jeunes hommes donc bien contens d'avoir trouvé ce qu'ils cherchoient prirent la plume & mirent en la place des charbons qu'ils trouvérent dans la cheminée. Ils repliérent la boëte comme elle étoit ; & la remirent où ils l'avoient priſe impatiens de voir comment Frere Oignon fe tireroit d'affaire lorſqu'il ne trouveroit pas la plume qu'il avoit promis de montrer& qu'il verroit des charbons 'en ſa place. Le bruit s'étant répandu de main en main à la ronde que Frere Oignon devoit faire voir l'après dînée la plume de l'Ange Gabriel tout le monde y accourut. Quand Frere Oignon eut dîné & cuvé fon vin durant quelques heures il ſe leva un peu après midi fçachant le grand nombre de paiſans qui étoient venus pour voir la ſainte plume. | EzeXgqfhMSkC |
12349 | 1,608 | Hors de l'Ecriture tout ce que des hommes ont dit qui peut eftre digne de Loinange n'eſt paspour cela digned'eſtre sin article de Foy. Alors Archange luy dit avec un viſage riant Si vous memon trezdans l'Ecriture fainte qu'il y foit fait mention de l'EgliſedeGenèveje ſuispreff di ne donner pointde déplaiſir à ma Mere Fur ce ſujet e de la laiffer außi-toft dans la liberté qu'elle ſouhaite. | mfFMZJsWgtkC |
12359 | 1,609 | Il tint à peu que le regretne la ſuffocqualt.Elle fut quelques iours fans vouloir admettre aucune confolation dans ſon eſprit& aucun aliment dans ſon corpsdefi rant par la faim cfteindre & ſa vie & ſa famme. Pourla retirer de ce furieux deſſein qui l'expo ſoit au peril de la damnation cternelle on la fit exhorter par vn ſçauant & deuotReligieux ,qui fceur li dextrement s'inſinuer en la creance qu'il lui ofta de la fantaiſie cer iniufte deſir de moul rir de la mort naturelle& y mit celui de la mort ciuile,en la portant à la VocationReligieuſe.Ce ( ſtereſolution lui fut facile à prendre,puis que pri 1 uce de celui que ſeul elle defroit pourmari non t ſeulement Alderic mais tous les autres hommes lui eſtoient en horreur. | sIgiIaEuGnEC |
12368 | 1,610 | Sur toutil faut traitter doucement les domeſtiquesdu ſeruice deſquels on a beſoin à toutes les heures. Que fi on les gourmande & rudoye à tout propos ou les ca bre ' & on donne lieu au prouerbe autant de ſer uiteurs autant d'ennemis& à ce mot des pages ſacrées les domeſtiques de l'homme ce ſont les aduerfaires. Nous nc les deuons pas tenir pour des eſclaues,mais pour des humbles amis & les mener auec le frein de la raiſon puiſque ce ſont des creatures raiſonnables. | vQUTWe5R2f4C |
12370 | 1,611 | Ariſtodeme qui iugeoit à ce propos les mou . uemens de l'amedu Roylequel cachoit ſous des termes allez moderez le reſſentiment qu'il auoic de ces alliances,eſtima,prudentqu'il eſtoit,que la choſe eſtant faiteil valloit mieux par ioyeuſeré diuertir le Roy de fa mauuaiſe humeur que s'y oppoſer par des diſcours fericuxen lui delcou urant les veritables raiſons qui lui auoient fait ainſi diſpoſer de les deux filles.Si bien que cachác finement ſon ieu deuant vn beau ioucur,il repar tit en riant: Qu'il y auoit aſſez de Catons en Ca ſtille fans en augmenter la race& trop de fols en Portugal pour en accroiſtre le nombre. Argutic fubtile& qui en parant dextrement enuoyoit bien loin la pointe de l'obiettion qui lui eſtoit fai te. | sIgiIaEuGnEC |
12387 | 1,612 | Melice en deuint li paſſionnée,qu'elle quittatou te autre penſée pour le donner entiere meilt à ce beau Medor. Tandis qu'il fe noyoit dans le ſein & les careſſes de cette eſperduëou pluſtoſt de cette perduë ſès parens parlerent de le marier,& luy trou uerentvn party fi auantageuxqu'il cuſt cfté aueugle tout à fait& ennemy deſoy me & de la fortune s'il y euft fermé les yeux & bouché les oreilles. Il ſe laiſſa donc aller à ce que les fiens defiroient & luy auoient procurépour ſon auancement. | oZWZA6BIz3UC |
12392 | 1,613 | Moy reſpondit-ilce qui il me faut des ſiecles entiers pourome prepaterà getto raconter l'hiſtoire de nies auanturés i'ay tanede 6 Pb choſes a dire que quand i’y veux commencer il Atque ne peur ſortir aucune parole de ma bouche de Le pa s r meline qu'il ne ſçauroit tomber pas vne goutte 012-1 d'eau d'vne phiole quieſt trop pleine.Ha! Amour mence quiamexlonnes ces peines apresm'auoir ofté le noy C cæur veux-tu m'ofter la liberté de me plaindre? | QRk6AAAAcAAJ |
12427 | 1,614 | Elle a l'eſprit folâtre peu de jugement & encore moins de condui te. Sa ſoeur qu'on appelle la Moſca n'a pas tant de brillant mais toutes ſes qua litez unies enſemble font qu'elle vaut mieux que la Fani elle eſt neantmoins bien faite de fa perſonne d'un eſprit ſolide & elle a de la conduite pour ſauver les apparen ces en quoi elle n'a point fa pareilleaufli ſes fredaines ſour connues de peu de gens. | 1R06AAAAcAAJ |
12429 | 1,615 | Elle pro fera cespa: oles avec tantde douceurde grace & de : naiveté qu'il en demeura tout charmé. En même temps une partie des gens de Jules Antoine vinrear auprés de lui& comme ilcominençoit de ſentir une Bleſſure quil'occupoit plus que ceile du corps ; il vou . lut ſe raprocher de cetre Dame lorſqu'une de ſes fillesqui venoit de parlerà un des Eſclaves d'Antoineluidit quelques paroles à l'oreille . Elle ne ! Antoinedemeura étonné entre les mains. de lesgeas ; & hauſſautla voix : Quoi Madame lui: dit il vous m'abandonnezfans me donner le temps de vous remercier ? Je vous en tiens quitre repartit el le ,. & vous n'avez plus beſoin de mon aflftance . Le Prince ne pouvant ſe retenir dans lesmouvemens qui l'emportoient: Ha ! Madame lui cria.til mon mal eſt plus grand que vous ne croyez & la bleſſure que vous avez.veuëeft bien legere au prix de celle que vous avez faire àmon cæur. | 1R06AAAAcAAJ |
12430 | 1,616 | Tout cela joint avec ce que je viens de vous en dire vous ſuffira pouren parlerJ'ajoûterai encore ad abundantiam do Etrina une circonſtance particuliere à l'égard de ce Poëte & qui vous fera voir la bizazerie desgoûts ; c'eſt à pro pos de ce que je viens de vous dire que ſes Epigrammes ſont fades & fans pointe. | ivVm0XpSYqAC |
12434 | 1,617 | Voicy la liaiſon des acci dens de noſtre vie auecque nos fonges& en ſuitte le fondement qu'ils donnent aux preſages que nous en tirons.Les for ges naiſſent pour l'ordinaire du tempe rament ; le temperament forme nos mours; nos mœurs ont aſcédant ſur nos actions en ce qu'elles les produiſent ou les reglent ,nosactions journalieres ont beaucoup de rapport & de pouuoir ſur les effects dont les cauſes nous font fem creres. | H3sfUXpI9TEC |
12437 | 1,618 | Je repond que ce raiſonnement ſeroit juſte fi on pouvoit faire quelque fondement ſur l'au torité de Saint Clement Alexandrin mais com me celle-ci n'eſt appuyée que ſur celle de deux Auteurs apocryphes ; à ſçavoirle prétendu Me. nandre de Pergame & du nommé Lætus qui font des Autcurs inconnus dans toute l'antiquité& qui ne ſont citez par aucun Auteur. Menan . dre d'Epheſe eſt celebre parmi ceux qui ont écrit des choſes Phenicienes. Mais celui de Per game auſſi bien que Lætus ſont des noms ſupo > ſez & leur ouvrage: ſont des ouvrages de quel. ques Viſionaires qui ont pris plaiſirſous de faux noms,d'écrire des contes. | DAtBAAAAcAAJ |
12454 | 1,619 | To dont nous nous rcucſtons ordinairement. Tou desfoisquoy que ie n'en aye rien creu dans les Liures : ic voy & j'admire des Moines Poif fons. Mais à cauſe qu'il en voyoit deux dans la conuerſation de quelques Courtiſansref -pondre auec aſſez dechaleuraux choſes qu’on : TI leurs propoſoit ; il voulut apprendre ce qu'ils agiroient& d'ou procedoit cette ardeur& de front & de paroles,quiembrafoit fi fort leurs mutuels entrericos. | Dl1oAAAAcAAJ |